Une tribune signée par Patrick Cason, directeur général de Sigfox France.

Alors qu’elles doivent faire face aux perturbations liées à la pandémie mondiale. Les entreprises tentent, dans un même temps, de simplifier et d’améliorer leurs chaînes de production.

Les chaînes d’approvisionnement continueront d’être perturbées

Parmi les problématiques les plus abordées en ce moment, y compris dans le domaine de la logistique et des chaînes de production, nous retrouvons naturellement la résilience face aux perturbations et la transformation numérique.

Aujourd’hui, les imprévus font partie du quotidien et affectent notamment ces chaînes de production de manière encore plus fréquente. Et, alors même que ces imprévus risquent de perdurer, voire de se multiplier, les entreprises qui sauront se montrer agiles auront plus de chances de s’en sortir et de réussir.


Il existe cependant une disparité dans la façon dont les entreprises sont touchées par la crise. D’un côté, les fabricants ont souffert des conséquences sur la chaine d’approvisionnement, tandis que le e-commerce a pu tirer profit des perturbations et a vu son activité exploser. La migration d’un grand nombre d’activités sur le web a poussé de nombreuses entreprises à adapter rapidement leurs processus commerciaux pour assurer leur survie.

Investir dans sa chaîne de production devient vital

Les entreprises qui ont su faire preuve de résilience et de souplesse dès le début de la crise de Covid-19, notamment au niveau de leur chaîne de production, ont eu bien plus de facilités à s’en sortir.
C’est pour cette raison que les conseils d’administration mettent, plus que jamais, la chaîne de production au cœur de leurs discussions. Sa modélisation et son optimisation traditionnelle évoluent et les anciennes stratégies, telles que la priorité donnée à la réduction des coûts, sont relayées au second plan.


Aujourd’hui, les entreprises doivent investir dans la résilience et la flexibilité de la chaîne de production pour pouvoir réduire les risques et de continuer leurs activités. Cela devient vital puisque nous sommes confrontés à un ralentissement économique et une incertitude croissante face à une pandémie qui ne faibli que lentement.
Selon un rapport de Market Research Future, le marché mondial de la logistique connectée va connaître une croissance d’environ 22% entre 2017 et 2023. Par ailleurs, le marché des chaînes de production devrait dépasser les 10 milliards de dollars d’ici à 2027 !
Avec le bon niveau d’investissement, un plan et des systèmes robustes, les chaînes de production résilientes deviennent un avantage concurrentiel fort et ouvrent de nouvelles opportunités marchés.

Agile, numérique, connectée, réactive et capacité de reprise d’activité rapide

Les entreprises ayant investi proactivement dans une chaîne de production résiliente ont mieux réussi à réduire leurs risques. Leur secret ? Une planification incluant les 5 caractéristiques suivantes : agilité, numérisation et connectivité, perspicacité et habilité à se rétablir rapidement.
L’agilité de la chaîne de production est liée à un écosystème flexible de fournisseurs et partenaires dans lequel les actifs peuvent être remplacés sans grande conséquence et où l’on a fait le choix d’adopter une stratégie de multi-sourcing.


La connectivité de l’industrie 4.0 et la transformation numérique permettent de développer des opérations plus agiles qui sont plus à même de faire face aux perturbations. Les entrepôts et les lignes de production peuvent être totalement automatisés, tout comme les véhicules autonomes peuvent être utilisés pour des livraisons de courte distance. Toutes ces technologies, notamment celles basées sur la numérisation et l’IoT, fournissent la flexibilité nécessaire à la chaîne de production.
Cette agilité peut aider à faire face aux fluctuations sur le marché, en particulier dans les secteurs qui assurent le suivi des actifs, comme les services postaux et les entreprises d’emballage. Ces derniers s’orientent vers une plus grande externalisation ou mutualisation, libérant ainsi des investissements et réduisant le risque de volatilité de la demande.


Concernant la numérisation, l’adoption d’applications cloud, avec des interfaces plug and play pour la connectivité, est une autre piste pour la création d’une chaîne de production résiliente. Indépendamment du fabricant, si les applications et appareils sont interopérables, ils peuvent être utilisés à grande échelle et recueillir des données plus complètes et à plus grande valeur.
De la matière première au produit fini, en passant par les véhicules transportant ce produit, tous les éléments de la chaîne de production peuvent être tracés et suivis pour avoir une visibilité complète sur ces opérations. Cela peut aider à identifier et à répondre aux perturbations bien plus rapidement tout en respectant les besoins de conformité.


Cette visibilité complète est atteinte lorsque tout est numérisé, même pour les entreprises utilisant un modèle de type « tour de contrôle » pour gérer leurs chaînes de production, les matières premières et les produits finis, les commandes et les niveaux de production sur les sites de fabrication.
Ce modèle fournit une visibilité complète, et ce, même pour les chaînes de production internationales, permettant ainsi une réactivité accrue lorsqu’un problème intervient. Cette visibilité est essentielle, comme nous avons pu le constater pendant la crise du Covid-19. D’un autre côté, cette numérisation peut être source de nouveaux risques : les cyberrisques. La sécurité doit donc également être prise en compte puisque les données issues d’une numérisation totale ont une grande valeur tactique et stratégique.
L’analyse des données est non seulement indispensable à la résilience, mais elle fournit également une bonne visibilité de la chaîne de production qui permet aux équipes d’envisager des scénarios et d’établir des systèmes d’alerte bien en amont.


Le dernier élément clé de la résilience est la capacité à reprendre rapidement ses activités. Celui-ci dépend des parties-prenantes de l’entreprise. Donner aux équipes les moyens de résoudre les problèmes, qu’elles soient à la maison, au bureau ou à l’entrepôt, signifie que la prise de décision est décentralisée et que les équipes sur le terrain peuvent décider de la manière de gérer une situation tout en renvoyant des données à un commandement central. Cela aide une entreprise à comprendre et à gérer les crises rapidement.

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